lundi 11 janvier 2010

Le bug 2010 des « ec-Karten »

De retour en France après quelques jours paisibles passés en famille (en Allemagne), je reprends mon activité de veilleuse sur l’Allemagne et m’aperçois qu’un bon nombre de tweets et flux RSS auxquels je suis abonnée parlent du « Bug 2010 » en liaison avec la bonne vieille « ec-Karte », le pendant à la carte bancaire ou carte bleue française.

Après une lecture un peu plus poussée sur le sujet, je réalise que cet incident représente une merveilleuse opportunité pour démarrer mon blog (voir Le POURQUOI de ce blog...).
Car, l’« ec-Karte » (« carte eurocheque ») :
- est un moyen de paiement courant en Allemagne (=spécificité allemande)
- dont la plupart des Français ignorent l’existence (=connaissance sur l’Allemagne) et
- dont une explication pourrait contribuer à une meilleure compréhension interculturelle (le Français ayant lu ce post comprendra mieux pourquoi nous, les Allemands, font cette fixation sur le mot « ec-Karte »).

Revenons donc au bug 2010.

Il s’avère que bon nombre d'Allemands ont eu des problèmes considérables pour retirer de l’argent ou pour payer avec leur « ec-Karte » à partir du moment que leur calendrier affichait l'année 2010.

En effet, un quart des 120 millions « ec-Karten » circulant en Allemagne était concerné de ce bug qui rendait impossible toute opération de retrait ou paiement à cause d’un bug informatique sur le microchip des cartes.

Et pour quelle raison alors ?

Parce que les microchips sur les cartes concernées n’ont pas pu reconnaître le chiffre 2010 !

Qui aurait cru que cela pourrait arriver après toutes les précautions prises lors du changement de millénaire il y a dix ans ?

Un bug dans le logiciel utilisé pour la programmation de ces chips était donc à l’origine de ce début d’année plutôt éprouvant – monétairement parlant…

Entretemps, le logiciel utilisé pour la lecture des cartes dans les distributeurs et lecteurs chez les commerçants a pu être modifié pour que les cartes buggées puissent de nouveau être lues et l’Allemand puisse retourner acheter ces caissons de bière (peut-être le sujet d'un autre post ?) avec sa « ec-Karte ».

(Petite parenthèse : le constructeur des microchips défectueux est une entreprise française.)

Tout cela nous emmène à l’historique de la « ec-Karte » qui en fait était au départ la jumelle inséparable de l’« eurocheque », un chèque simple en papier.

Ce couple monétaire a été créé en 1968 dans le cadre de l’établissement du premier service de paiement transfrontalier européen.

Désormais, l’« eurocheque » a été accepté comme moyen de paiement dans et entre les pays participants (d’abord 18, puis plus que 40 en nombre) avec la « ec-Karte » comme carte de garantie.
En Allemagne, ce duo était pendant des années un moyen de paiement courant, tout comme le virement bancaire ou la note de débit.

En ajoutant en 1984 à la « ec-Karte » à caractère purement « garantie » la fonctionnalité « débit », il était ensuite possible de retirer de l’argent dans les distributeurs des banques européennes participantes.

Ensuite, au début des années 90, la fonctionnalité de paiement aux « points de vente » a été ajoutée à la « ec-Karte ».

Avec cette évolution des fonctionnalités, mais aussi pour des raisons purement financières et pratiques, son petit frère, l’« eurocheque » s’est vu poussé du marché. C’est ainsi que les pays participants de cette belle initiative de paiement transfrontalière l’ont enterré à la fin de l’année 2001. R.I.P.

Reste la « ec-Karte », à l'origine l'abréviation pour « eurocheque-Karte », puis, après l'abandon de l'« eurocheque », pour « electronic cash-Karte ».

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